
- Approche interculturelle en maternelle / La diversité des langues et des écritures: un défi pédagogique pour l’accès à l’écrit chez les enfants de 4 et 5 ans
Emilia Ferreiro, avec la collaboration de Lilia Teruggi - Échanges autour des livres au primaire / Le babillard: quand écrire devient lire ensemble
Belinda Firmani et Frédérique Cordonnier - L’album dans toutes ses dimensions / Note de lecture sur l’ouvrage album[s] de Sophie Van der Linden Graziella Deleuze
La diversité des langues et des écritures: un défi pédagogique pour l’accès à l’écrit chez les enfants de 4 et 5 ans
L’institution scolaire a une vocation égalitaire. Pourtant, lorsqu’il s’agit de la langue d’enseignement, cette vocation égalitaire est souvent dominée par l’idée que la maitrise de la langue nationale va faire de l’élève un citoyen. Dans cette vision, les différences linguistiques constituent une perturbation à éliminer, un obstacle à surmonter. La composition actuelle de la population scolaire, en Belgique comme ailleurs, conduit à réfléchir autrement. Quand la diversité des langues parlées par les élèves est la norme plutôt que l’exception, la reconnaissance de cette diversité s’impose. Cette reconnaissance peut évidemment se faire de façon superficielle (en comparant quelques grandes références culturelles comme les fêtes nationales, par exemple). Mais comment l’aborder dans ses racines profondes? Cette question a été traitée par Emilia Ferreiro dans la communication qu’elle a présentée en introduction de la 17e Conférence européenne sur la lecture, organisée à Mons en 2011. Déjà publiée dans le numéro 2 de la revue en ligne Lettrure, cette communication trouve également sa place dans ce numéro 48 de Caractères, tant le nombre d’enseignants qui travaillent dans des classes multiculturelles est important. Est-il possible d’envisager la diversité linguistique comme un avantage pédagogique en ce qui concerne le lire-écrire? Qu’est-ce que cela signifie dans le quotidien de l’action éducative? À partir d’éléments théoriques, accompagnés d’une vision politique et d’une solide expérience en classe de maternelle qu’elle partage avec Lilia Terrugi, Emilia Ferreiro nous invite à sortir de nos cadres habituels de pensée.
Le babillard: quand écrire devient lire ensemble
On le sait, les enfants arrivent en classe avec des référents culturels multiples. Certains ont rencontré des textes et écrits divers dès leur plus jeune âge dans le cadre familial. D’autres les découvrent en classe. Dans un article rédigé suite à une communication dans le cadre de la matinée d’échanges de pratique à la HEB Defré, le 19 octobre 2013, Belinda Firmani et Frédérique Cordonnier décrivent comment le «babillard» amène les enfants à partager leurs référents littéraires et à développer une véritable communauté de lecteurs. Le babillard, outil composé d’un tableau et de post it de différentes couleurs, permet aux enfants de mettre des mots sur leurs ressentis pendant et après la lecture d’un livre qu’ils ont choisi personnellement et de partager leurs découvertes avec d’autres. Les auteures définissent les conditions de mise en place de l’outil, le rôle de l’enseignant et les réactions des élèves. Une évaluation conduite avec les élèves ayant expérimenté le babillard pendant un an et demi met en évidence que tous l’ont apprécié parce qu’ils peuvent s’y exprimer, donner leur avis et qu’ils sont conseillés au moment de choisir un livre. Mais la raison majeure avancée par ces élèves est que, grâce aux commentaires des autres enfants, ils sont incités à découvrir des livres, voire des genres de livres qu’ils n’auraient pas ouverts auparavant. D’après les enfants, le babillard permet de mieux apprécier la lecture de livres. L’opinion de l’autre est donc un puissant moteur pour motiver la lecture.
Note de lecture sur l’ouvrage album[s] de Sophie Van der Linden
Il est toujours question de livres dans la note de lecture que nous a concoctée Graziella Deleuze à propos de l’ouvrage album[s] de Sophie Van der Linden, récemment publié par les Editions De Facto, Actes Sud. Cet ouvrage que Graziella Deleuze n’hésite par à qualifier de livre d’art mérite le détour. Albums illustrés, narratifs ou graphiques, des distinctions subtiles qui ouvrent à toutes les dimensions de l’album. Mais inutile d’en dire plus, la note de lecture parle d’elle-même.